LES ECOLES NORMALES DE ROUEN

 Il est serait partiel d’aborder l’histoire des écoles communales de Rouen sans évoquer la formation des instituteurs et la naissance des écoles normales primaires sur le territoire de la ville.

 

 

Du noviciat à l’école normale de garçons

 

Déjà, Jean-Baptiste de La Salle fut précurseur en la matière. En effet, soucieux de la qualité de l’enseignement à dispenser aux enfants, qu’ils soient issus de familles pauvres ou bourgeoises, Monsieur de La Salle créa un noviciat qui préparait de très jeunes gens à devenir maîtres d’école. Jusqu’à la Révolution,  celui-ci était installé dans le manoir Saint Yon, sur la rive gauche de Rouen.

Entre 1783 et 1796, sous l’autorité de la généralité de Rouen, la maison conventuelle  de Saint Lô avait été transformée en maison d’arrêt pour l’arrondissement. Pendant trente ans, cette appropriation est conservée. En 1822, le Conseil général de Seine-Inférieure décide de transférer en d’autres lieux les détenus enfermés dans  l’ancien prieuré.

Dès 1823, le Conseil municipal se réjouit de l’établissement des Frères de la Doctrine chrétienne au coeur de la cité “considérant que la Ville de Rouen fut le berceau des Frères des Ecoles chrétiennes, que l’expérience justifie tous les jours l’heureuse influence que le rétablissement de ces Frères a sur l’esprit, les moeurs et le caractère de la classe indigente, et que le bien-être de la population réclame l’accroissement des écoles qu’ils dirigent; considérant aussi que plusieurs des dispositions qu’exige la maison de Saint-Lô, pour l’approprier au logement des Frères des écoles chrétiennes tourneront presque entièrement à l’avantage de la Ville “

Outre l’installation de l’Ecole normale dirigée par les Frères, “la maison de Saint-Lô” va accueillir le logement des Frères employés dans toutes les écoles municipales ainsi que les classes que la municipalité veut établir dans le centre de la ville. Des travaux de réparation et de transformation des bâtiments sont demandés par le supérieur général Frère Guillaume de Jésus, qui estime devoir accueillir au moins une centaine d’élèves-maîtres.

 

Aménagement de la maison Saint Lô

 

Ce projet est beaucoup plus dispendieux qu’on ne le supposait. La dépense définitive atteint environ 39 000 francs alors que la première adjudication s’élevait à 5058,65 francs. En 1826, le Conseil général, qui assume la charge de toutes les constructions réclamées,  sollicite la ville pour une contribution de 6000 francs.

En 1827, lors des travaux de transformation des bâtiments claustraux, des ouvriers  mettent  à jour  un caveau au milieu de la grande cour, suite à un effondrement occasionné par la démolition d’un pilier. Par un escalier en pierre, on y découvre onze grands cercueils dont l’un d’entre eux mentionne sur  une plaque d’argent:

“Yci repose le corps de haute et puissante dame Marie-Charlotte-Renée de Brinon….. épouse de ….Charles-Pierre de Bailleul, conseiller du roi, président à mortier au parlement de Normandie, décédée le 28 août 1773”

C’est en 1828 que les Frères sont solennellement installés à Saint Lô  et que l’école normale primaire ouvre ses portes pour assurer la formation des instituteurs dont les communes ont besoin.

  

Extraits du livre pages 28 et 29